VALSE AVEC MON CINEMA

THE ROAD de John Hillcoat

D'après un roman de Corman McCarthy sorti en 2006. Réalisé par John Hillcoat (2009) - Durée: environ 1h50

 

                                                              

         

Casting: Viggo Mortensen, Kodi-smit  McPhee, Charlize Theron, Guy Pearce, Robert Duvall, Molly Parker...

 

                                                                           

 

Dès les dix premières minutes du film, après une assez brève ouverture sur quelques feuilles ensoleillées aux couleurs chaudes, on se retrouve rapidement catapultés dans un univers morne, poussiéreux et désert - apocalyptique j'osais pas le dire! -où vont se succéder de longues scènes de désolation où les conditions de survie sont plus que pénibles pour nos deux guides. Donc si votre chien est mort écrasé, que votre amour vous a plaqué pour votre tante ou que vous avez une terrible crise d'urticaire, ce film est fait pour vous...vous trouverez plus malheureux, youpi!! Sinon, à vos risques et périls...

 

Le héros et son fils (Viggo Mortensen et Kodi-Smit Mc Phee), deux personnages sans nom, forment un duo fragile depuis que la femme du premier et la mère du second (Charlize Theron) est morte. On découvre alors qu'ils ont survécus avec une poignée d' ''autres'' (pour la plupart, des hommes enrôlés dans de dangereuses milices) à cette catastrophe restée mystérieuse pour l'heure. Mais comment tout cela est-il arrivé? Que reste t-il de la population? A t-elle été entièrement anéantie? Où est le soleil? (Vite du soleil!); Toutes ces questions arrivent assez vite et ne trouveront pas forcément leur réponse.

 

 

                        

 

Malgré le danger et la peur qui les accompagnent dans leur périple, le père et le fils tentent de résister face à un processus inévitable de déshumanisation et de mort lente en prenant soin l'un de l'autre, tout simplement. Mais dans un excès de désespoir, c'est autant de fois que le père, vulnérable, braquera un revolver sur sa tempe ou celle de sa progéniture, qu'il hésitera une fraction de seconde à tout arrêter ou sera empêché par on ne sait quel force optimiste; car il faut le dire, tout n'est plus que grisaille et désespoir, la flore n'est plus que poussière et le monde semble anéanti. Malgré cette donnée terrifiante, subsistent quelques moments de répit comme cette maison retrouvée ainsi que sa cave secrète pleine de conserves, le bénéfice d'une toilette plus qu'appréciable ou encore le plaisir procuré par un verre de whisky accompagné d'une cigarette. Malgré ce confort retrouvé, les deux héros décident de repartir à la recherche d'une âme non damnée qui pourrait les aider à atteindre le Sud, une terre de vie comme dans bon nombre de films finalement!. A un peu plus d'une heure du début, on croit alors comprendre comment l'horreur a eu lieu: le soulèvement d'une terre malade, la mort de la Nature ne donnant plus ni feuilles ni fruits, l'embrasement et fatalement la fin de l'Homme: une gigantesque hécatombe.

 

A un niveau plus technique, le réalisateur utilise intelligemment les couleurs pour signifier le passage du monde d'avant (le nôtre - enfin plus ou moins) à celui que nous découvrons avec les deux personnages. Les couleurs subissent une désaturation totale - le fait d'enlever de la couleur et de l'éclat, ce qui nous donne ici ce camaieu de gris - et l'utilisation de la lumière brute naturelle participent efficacement à l'atmosphère insupportable qui règne dans cet étrange monde. Les souvenirs du père, revenant par vagues, nous indiquent ce qu'était cette vie avant que le soleil se décide à ne plus briller.  Durant leur difficile errance, le père tombe gravement malade. Va t-il rompre la promesse faite à son fils? Celle de continuer à s'occuper l'un de l'autre et  se maintenir en vie. Le but du fils serait donc de continuer son chemin tout en restant mobile afin de trouver d'autres ''élus'' avec lesquels ils pourraient refonder un foyer et participer à un nouveau commencement.



23/11/2011
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