DON'T WORRY, BE HAPPY
L'HOMME QUI VOULAIT ETRE HEUREUX - Laurent Gounelle (2010)
Éditions de La Loupe
Ces derniers mois, après m'être plongée dans des intrigues comme les deux premiers tomes de Millénium de Stieg Larsson ou encore Le K de Dino Buzzati, j'ai décidé de faire une halte sur mon Blog section ''Lectures'' pour vous parler du roman que je viens de terminer. Un livre-guide je dirai, très facile à lire (donc très accessible à tous) et surtout très agréable car l'histoire se déroule très loin de nos villes tumultueuses. Le rêve ultime quoi!
L'action:
Bali est une île paradisiaque indonésienne où l'on retrouve Julian, le héros, un enseignant occidental venu passer de paisibles et dépaysantes vacances pour échapper durant quelques temps à une existence stressante et sans grandes surprises. On découvre assez vite un lieu presque irréel où la population locale vit harmonieusement avec la nature, un lieu où il fait bon vivre (combinaison soleil-mer-beauté-découverte) et bien encore où les gens sont anormalement courtois, zen et plus habitués à vous dire oui que non...surtout si vous êtes un touriste, cela va de soit... Un endroit également présenté comme une porte ouverte sur la liberté, où la peur de la mort est quasi inexistante, ce qui donne une teinte bien particulière à la vie. Mais le récit est surtout celui d'une rencontre qui débouchera sur une nouvelle façon de penser...ou plutôt de ne pas penser...puis sur une révélation majeure pour le héros.
Cette oeuvre philosophique et humaniste pousse le lecteur à prendre, tout comme le fait Julian, une place plutôt agréable d'apprenti. Le monde occidental incarné par un touriste pas malheureux mais pas très heureux non plus (un peu comme la plupart d'entre nous non?!) tente de comprendre son mal être en allant à la rencontre du monde oriental à travers un vieux guérisseur reconnu mondialement. Comment tirer partie de nos vies de façon positive et durable, avec notre histoire propre, nos cicatrices, nos ''blessures de guerre'' et nos traumatismes ? Comment ne pas se laisser polluer l'esprit par les évènements qui ne dépendent pas de nous ? Ou comment les digérer sans que cela nous coûte trop d'énergie? Celui qui va tenter de nous transmettre son savoir tout en remettant en question nos croyances et nos plus profonds ancrages est un vieux balinais installé dans une cabane au milieu de la forêt, à quelques kilomètres de la ville... Oui, une sorte de Maître Yoda en quelque sorte!
Extrait du Chapitre 1/
"Je ne voulais pas quitter Bali sans l’avoir rencontré. Je ne sais pas pourquoi. Je n’étais pas malade ; j’ai même toujours été en excellente santé. Je m’étais renseigné sur ses honoraires car, mon séjour touchant à sa fin, mon portefeuille était quasiment vide. Je n’osais même plus consulter mon compte en banque à distance. Les gens qui le connaissaient m’avaient répondu : « Tu donnes ce que tu veux, tu le lui glisses dans une petite boîte posée sur l’étagère. » Bon, cela m’avait rassuré, même si j’angoissais un peu à l’idée de laisser un tout petit billet à quelqu’un qui avait, disait-on, soigné le Premier ministre du Japon.
[...]
Ce fut difficile de trouver sa maison, perdue dans un petit village à quelques kilomètres d’Ubud, au centre de l’île. Je ne sais pas pourquoi, dans ce pays, il n’y a pratiquement pas de panneaux indicateurs. Lire une carte, c’est possible quand on a des points de repère, sinon c’est aussi inutile qu’un téléphone portable dans une zone où l’on ne capte pas. Restait, bien sûr, la solution de facilité : demander à des passants. J’ai beau être un homme, cela ne m’a jamais posé de problème. Il me semble parfois que la plupart des hommes auraient l’impression de perdre leur virilité s’ils devaient s’abaisser à ça. Ils préfèrent se murer dans un silence signifiant « Je sais », feignent de se repérer, jusqu’à ce qu’ils soient complètement perdus et que leur femme leur dise : « Je t’avais bien dit qu’on aurait dû demander.
L’ennui, à Bali, c’est que les gens sont si gentils qu’ils disent toujours oui. Vraiment. Si vous dites à une fille « Je vous trouve très jolie », elle vous regardera avec un beau sourire et vous répondra : « Oui. » Et quand vous demandez votre chemin, ils sont tellement désireux de vous aider qu’il leur est insupportable de vous avouer qu’ils n’en sont pas capables. Alors, ils vous indiquent une direction, sans doute au hasard. J’étais donc un peu énervé lorsque je me suis retrouvé devant l’entrée du jardin. ''
Pour moi, ce qui marche sans problème dans ce roman, c'est la facilité à rentrer dans l'histoire, à se laisser embarquer pour écouter un bout d'homme déconstruire nos modes de pensée habituels. C'est une cure de jouvence que l'auteur nous offre grâce à un personnage simple et apaisant. Ce qui me fait penser que ce qu'on appelle la jeunesse n'appartient pas entièrement aux jeunes, tout comme le vieillissement n'est pas juste le fait des vieilles personnes. Grâce à l'apprentissage de ce Maître Yoda oriental (!!!), j'ai même cru ressentir quelques coups de baguettes en bambou sur mes petits doigts comme pour me dire ''Non-non-non Sophie, apprends à voir autre chose que le côté obscur de la force !''.
Ce que nous croyons avec force conviction a tendance à devenir la réalité.
Nous construisons nous même notre réalité, notre vérité et donc nos moments de bonheur. Bien sûr, en prenons en compte certains facteurs formels comme le contexte géographique, social ou même notre condition physique, nous construisons des vies, nos vies, qui ne sont pas parfaites mais que nous pouvons rendre encore un poil plus agréables. Mais là où le bât blesse selon moi, c'est que cet exercice est d'autant plus difficile quand on baigne dans une société si...cannibale!! Dans ce roman, tout à l'air plus facile, plus fluide, plus...possible, de Bali. J'imagine donc une autre histoire: et si le professeur venait nous rendre visite ici, en France par exemple, ou mieux, en Grèce ghhhrrr, ce serait intéressant. Il verrait surement que la vie peut être très cruelle pour certains et que la force de nos pensées ne suffit pas toujours selon moi à nous faire voir la vie différemment. Un climat social, une situation précaire, des factures à payer, le manque de soleil et de nature...ça f**** réellement le cafard. C'est pas une invention même si je crois pas mal à la PNL (Programmation neuro-linguistique utilisé pour le développement personnel) http://www.pnl.fr/monde.html
Tout ça pour vous dire que je conseille vivement ce livre qui m'a fait beaucoup de bien...sur le moment. Avant de recevoir ma facture EDF de 237 euros...et que Paris ne soit la cible d'un terrible nuage gorgé d'eau...au mois de juin!
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